Växjö, multiplie les initiatives pour se passer d’hydrocarbure
Ville du sud-est de la Suède, Växjö a d’abord été sous le feu des projecteurs… pour avoir accueilli le premier magasin Ikea ! Mais c’est pour une toute autre raison qu’elle est renommée dans le monde entier aujourd’hui. En effet, ce sont ses installations écologiques et sa démarche éco-responsable qui font des envieux ! Zoom sur Växjö, un petit coin de paradis suédois.
Växjö : ville la plus verte d’Europe en 2007
En effet, ses émissions de CO2 sont les plus basses d’Europe (2,7 tonnes par habitant et par an) et elle a en ligne de mire l’objectif de se passer totalement des hydrocarbures d’ici à2030. Mais est-ce vraiment possible ?
Ce qui est sûr, c’est que dès le premier choc pétrolier, Växjö a choisi de se passer progressivement du pétrole. En substitution, elle a eu recours à la biomasse, notamment pour le réseau de chauffage urbain. Un choix mûrement pensé et plutôt logique : les abords de la ville sont constitués de forêts, dont les déchets se trouvent valorisés grâce à la biomasse !
Des constructions et des aménagements durables
Bo Franck, maire de Växjö et écologiste dans l’âme affirme qu’un des secrets pour arriver à mettre des actions durables en place est avant tout une question politique.
En effet, grâce à la décentralisation mise en place en Suède, chaque commune a les moyens de proposer des aménagements correspondants exactement à ses besoins.
Ainsi, à Växjö, les constructions en bois sont privilégiées, y compris pour les immeubles. Deux avantages à ce mode de construction : il est plus propre que le béton, l’acier ou d’autres matériaux non locaux épuisant les ressources planétaires et il permet de stocker le CO2 !
La ville de Växjö sans hydrocarbure … pour les habitants aussi
Et Växjö peut compter sur ses habitants pour devenir encore plus verte.
En effet, pour limiter les dégagements de dioxyde de carbone liés aux automobiles, la municipalité encourage les habitants à acheter des véhicules roulant aux biocarburants. Et plus précisément au biogaz.
A noter que la ville aide financièrement à l’achat d’une voiture et a également investi dans une usine de méthanisation visant à produire le biogaz.
Mais au-delà de ça, les habitants sont véritablement associés au projet : ils sont informés de la politique et des choix de la ville. Régulièrement, des réunions ont lieu pour apprendre à réaliser des éco-gestes au quotidien et pour sensibiliser à l’écologie.
Depuis les années 70, un réseau urbain chauffe et fournit de l’eau chaude pour toute la ville à partir d’une chaudière centrale.
Mais Växjö s’est également placée comme pionnière en faisant le choix de l’alimenter avec les déchets de son industrie forestière. Ainsi, la centrale chauffe les logements et l’eau de 90% des 60 000 habitants de la ville et fournit 40% de l’électricité.
Grâce à des filtres, les émissions sont quasi négligeables : 20 fois inférieures à la limite autorisée. A noter que dans les pays scandinaves, le chauffage est très énergivore puisque il est utilisé de nombreux mois de l’année.
Växjö a aussi la main verte
Mais la ville de Växjö va encore plus loin : elle encourage la conversion de terres agricoles en culture biologique et la réduction de la consommation de papier.
Elle a également lancé la collecte des déchets organiques, action couronnée de succès puisqu’au lancement, 2/3 des ménages se sont portés volontaires (en échange d’une facture de ramassage des ordures réduite). Aujourd’hui, tous les bus municipaux roulent au biogaz d’origine locale, produit en recyclant les déchets alimentaires et des égouts.
Växjö : un seul inconvénient pour atteindre le 0 hydrocarbure
Une seule difficulté est à noter dans ce paysage idyllique : 60% des habitants de Växjö tiennent à leur véhicule. Ceci complique l’objectif de la ville qui est de passer complètement aux énergies fossiles.
Henrik Johansson, responsable environnement de la municipalité affirme ainsi « Nous sommes dépendants des changements à l’échelle nationale et des groupes automobiles et énergétiques pour trouver des alternatives. On ne peut pas obliger les gens à laisser tomber leur voiture. Mais nous rendons de plus en plus attrayants les vélos et les bus, et de plus en plus compliqués les petits trajets en voiture. Et c’est assez simple de faire des améliorations rapides : les stations-essence versent déjà des biocarburants dans le sans plomb pour que tout le monde commence à abaisser ses émissions de CO2 ».
Source : ConsoGlobe