Des chercheurs du MIT ont développé un compteur intelligent permettant le développement de micro réseaux électriques alimentés par un panneau solaire.
COMPTEUR INTELLIGENT. Le chiffre est saisissant : 1,3 milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité ! Un véritable désastre en terme de développement… mais aussi un marché potentiel considérable. Justement, des chercheurs du MIT ont développé avec des villageois indiens, un concept de micro réseau électrique parfaitement adapté à ces besoins. La technologie est concentrée dans une sorte de compteur intelligent, appelé “unité de gestion de l’alimentation” (PMU), plus petit qu’une boîte à chaussures. Il est relié à un simple panneau photovoltaïque dont il va gérer toute la production. L’utilisateur peut en effet brancher sur ce boîtier des ampoules électriques, un téléphone portable à charger, un ventilateur, etc. Mais le PMU contrôle en permanence la quantité d’énergie qui entre et qui sort. Quand le panneau produit plus d’électricité que ce qui est consommé, il utilise cet excédent pour recharger une batterie ordinaire, semblable à celles utilisées dans les voitures. Le propriétaire du panneau pourra donc utiliser cette énergie plus tard, par exemple pour éclairer une pièce la nuit quand le panneau solaire ne produit plus. Mieux encore : il pourra la revendre à ses voisins qui souhaiterons se brancher sur son boîtier. Ce dernier, mesurant précisément les consommations, servira à facturer l’électricité redistribuée aux nouveaux clients de ce micro réseau !
Un budget de 2 à 5 dollars par mois
Ce système sera testé dès le 8 juin 2015 dans deux villages en Inde, dont l’un n’a aucun accès au réseau électrique du pays et l’autre seulement par intermittence. Or, certains villageois sont déjà équipés de panneaux solaires, utilisés essentiellement pour l’éclairage et la recharge de leur portable. Ils pourront désormais améliorer leurs revenus en revendant leur électricité. Leurs clients devraient être gagnants puisque selon les estimations menées par le MIT, ils devraient débourser entre 2 et 5 dollars par mois, c’est-à-dire moins que ce qu’ils dépensent aujourd’hui en carburant (pour les groupes électrogènes) ou en bougie.
IRRIGATION. Un petit business qui devrait favoriser le développement local en réinvestissant une part des revenues dans de nouveaux équipements, notamment des panneaux plus grands et plus rentables. “Cela pourrait être profitable à plusieurs niveaux. Pour les entreprises qui fournissent le matériel, les travailleurs locaux qui réalisent les installations, les propriétaires de panneaux qui en tirent un revenu et les utilisateurs finaux qui, non seulement profitent de l’électricité pour l’éclairage, mais aussi pour alimenter des pompes à eau destinées à l’irrigation des cultures”, espère Daniel Strawser l’un des deux étudiants en thèse au MIT à l’origine de ce projet. L’expérience indienne sera probablement déterminante pour évaluer la viabilité de ces nouveaux micro réseaux électriques intelligents.
Source : Sciences et Avenir