Le papetier norvégien Norske Skog – Golbey va construire une unité de production de biogaz à partir des effluents de son unité vosgienne. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la Green Valley, une “grappe d’entreprises” qui valorise le bois local et tous ses sous-produits de façon à réduire les coûts et l’impact environnemental. Détails.
Chaque année, 600.000 tonnes de papier journal recyclé sortent de l’usine de Golbey (Vosges), propriété du groupe papetier Norske Skog. Une production massive, destinée à alimenter les presses d’Europe de l’Ouest, qui engendre quantité de sous-produits dont l’industriel doit se débarrasser. Lancée dans un processus de rationalisation de ses opérations depuis 2008, pour répondre économiquement à la baisse de la consommation de papier d’imprimerie, l’entreprise va investir dans une unité de production de biogaz à partir des effluents de sa propre station d’épuration. De quoi valoriser ses déchets et les transformer en ressource : pas moins de 17.000 MWh/an de gaz seront ainsi produits sur place, à compter de la fin de 2017. Car Norske Skog s’est fixé des objectifs ambitieux : diminuer son empreinte carbone de 30 % d’ici à 2020 et réduire ses émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de gaz de 80 % au même horizon. Le papetier annonce 99 % de déchets valorisés, qu’il s’agisse de boues de station d’épuration, de boues de désencrage, d’écorces et de refus de trituration des papiers récupérés.
L’écologie industrielle à l’œuvre
Le quotidien Les Echos annonce qu’un investissement de 7,1 M€ a été consenti par le papetier norvégien pour construire la première tranche de cette unité mais qu’une seconde tranche était d’ores et déjà prévue. Elle fonctionnera pour sa part aux déchets ménagers organiques qui seront collectés dans l’agglomération d’Epinal (81.000 habitants). L’initiative s’inscrit plus largement dans le cadre du cluster vosgien “Green Valley”, labellisé “grappe d’entreprises” en 2010 par la Datar, et qui incorpore des principes d’écologie industrielle. L’objectif est de créer de nouvelles activités dans le secteur des éco-matériaux par la mutualisation de savoir-faire, de flux de matériaux ou d’énergie en lien avec l’industrie du bois. Outre un impact environnemental favorable, en faisant ce travail sur l’économie circulaire et la réduction des émissions carbone, cette politique de développement amène des synergies et des économies substantielles. La récupération de l’énergie fatale du procédé papetier, par exemple, permet d’éviter l’emploi d’une chaudière indépendante.
Dans cet écoparc industriel, le projet le plus conséquent a été l’implantation du fabricant de panneaux isolants en fibres de bois Pavatex, en 2013. Une opération de 60 M€ qui a permis de créer 50 emplois directs. Le procédé industriel utilisé sur place serait 12 % plus économe en énergie, et nécessiterait 9.000 tonnes de bois et 90.000 m3 d’eau en moins par an ! La Green Valley intègre également la startup NrGaïa qui produit de la ouate de celluloseet Gico Industries, fabricant de maisons bois.